Initialement prévu pour le 19 avril 2020, c’est finalement le 23 avril 2022 que nous avons pu applaudir Mahmood au Bataclan.
Le chanteur italien connaît un grand succès depuis sa victoire au festival de Sanremo en 2019 (et 2022 !), et surtout au concours Eurovision 2019 avec une deuxième place pour sa chanson « Soldi ».
Après un concert-test le 21 avril près de Milan, Mahmood a choisi Paris pour la première officielle de son « Ghettolimpo Tour ». Il se produira ensuite à Anvers le 25, Amsterdam le 26, Lausanne le 28, Zurich le 30 avril, Londres le 2 mai, Madrid le 4 mai et Varsovie le 27 mai.
Après l’Eurovision 2022 à la mi-mai, le chanteur enchaînera avec plusieurs concerts en Italie et a aussi annoncé un summer tour en Italie.
Première partie : Eugénie
19h40. La jeune femme qui va assurer la première partie du concert de Mahmood arrive sur scène et se présente simplement en ces termes « Je m’appelle Eugénie ».
La chanteuse lance son walkman et nous interprète un premier titre. Le public frappe des mains dès ce premier morceau qu’elle chante en anglais.
Elle arbore un look d’ado assorti à une cravate noire avec son jeans et surtout son crop top blanc aux manches longues.
La chanteuse à la longue chevelure enchaîne avec un deuxième morceau Blue (probablement ?) sur lequel elle rappe et danse à la fin, sur cette mélodie un peu drum n bass.
Le troisième titre sera plus intimiste dit-elle en s’installant derrière un piano numérique. Eugénie raconte avoir commencé à l’écrire il y a quelques mois lorsqu’elle s’est faite larguée, pendant la rupture même.
Puis, elle interrompt son interprétation et précise au public, dans un style très direct, qu’elle n’a pas le covid mais une rhinopharyngite. Elle dit également qu’elle a poursuivi l'écriture récemment et écrit ça deux mois après, avant de reprendre avec conviction l’interprétation de cette ballade.
Pour le quatrième morceau, Eugénie relance son walkman et se met à chanter en français Je te dis stop (?).
Cette jeune artiste ne s’excuse pas d’être là. Confiante sur scène, elle est dans son élément. Très à l’aise, elle se met à danser à plusieurs reprises.
Elle nous demande si « Vous êtes prêts à chanter, à répéter les o….».
Ce titre est le plus dansant (Probablement « Princess »), notre préférée pour le moment.
C’est la dernière chanson maintenant. Je suis Eugénie. Merci le Bataclan et merci Mahmood et ses équipes nous dit-elle avant de préciser que son EP sortira en juin.
Ce doit être avec son nouveau titre « 4D » qu’elle termine. Le beat est plus puissant et les corps bougent.
Lorsqu’elle quitte la scène à 20h05, on se dit finalement qu’elle est parvenue à convaincre l’assemblée.
Concert de Mahmood au Bataclan
20h30. Trois musiciens prennent place derrière leurs instruments et deux choristes rejoignent leur pied de micro.
Mahmood apparaît face au public dans une tenue argentée futuriste, composée d’une doudoune ample avec surpiqûres mais sans manche ainsi que d’un pantalon de même matière.
Très applaudi, l’italien nous interprète
Dei, un morceau de son deuxième album, sur lequel il danse également.
Toujours derrière ses grosses lunettes transparentes, l’artiste enchaîne avec
Ghettolimpo, titre qui a donné son nom à son deuxième album et à la présente tournée. Il faut dire que ce morceau est représentatif de ce disque et contient une belle mélodie.
Parigi, un concerto a Parigi ! En concert à Paris s’exclame-t-il en italien engendrant les cris dans le public. C’est avec une belle énergie que le public l’accompagne ensuite sur
Klan, un morceau de pop urbaine avec ses efficaces « la notte, la notte, la notte… ».
Situés sur le côté de la scène, nous visionnons les premières projections, celles-ci sont lunaires, sur sa ballade
Baci dalla Tunisia, et apprécions le vibrato de sa voix, qui parfois monte assez haut dans les aigus.
C’est ensuite sa ballade
Inuyasha que le public du Bataclan chante avec lui. L’assemblée parisienne compte beaucoup d’italiens et également des spectateurs venus d’autres pays. Le visuel est enneigé désormais en référence au clip qui voyait Mahmood marcher dans un amas neigeux en tenue rouge. Ce soir au Bataclan, l’artiste découvert dans la sixième saison de The X Factor Italy accueille les applaudissements de ses fans avec un joli sourire.
Mahmood prononce quelques mots en italien puis enchaîne avec un bon mid-tempo
Il Nilo nel Naviglio. Dans ce morceau, il fait référence à sa double origine, avec bien sûr le Nil pour l’Egypte et le Naviglio pour l’Italie.
Toujours sexy dans sa doudoune argentée sans manche et mettant en avant ses bras musclés, l’italien poursuit avec
Eternantena. Les images du visualizer Youtube sont diffusées pour illustrer ce titre. On voit ce chanteur milanais en images de synthèse. Musicalement le registre est différent puisque c’est rap, plus hard et moins mélodique. Le morceau est court et Mahmood prend plaisir à danser sur la partie instrumentale qui termine ce titre avec un rythme hypnotique.
La star s’approche le public et tend le micro à une personne à qui il répond avec humour que l’Allemand est la seule langue qu’il n’a pas commencé à étudier à l’école ; contrairement au français, à l’espagnol et à l’anglais…
Nous sommes ravis d’écouter ensuite le très dansant
Dorado. Mahmood danse et nous aussi comme une bonne partie des spectateurs. En plus de le voir sous nos yeux, sa belle gueule apparaît dans le visuel 3D qui est projeté. Ce titre est très bon avec son petit gimmick joyeux. Il a été enregistré avec Sfera Ebbasta, un rappeur italien qui se produira ici même le 6 mai prochain.
Toujours dans son habit de lumières que les spots de lumières réfléchissent, l'artiste italo-égyptien chante
Remo. C’est à nouveau un titre bien produit qui inclue des bruits de revolver avec une musique à la production rutilante et bien ficelée. Il quitte la scène à 21 h05 alors que la musique instaure une ambiance, tel l’atterrissage d’une navette.
Son et sa choriste chantent sur l’intro du morceau suivant. Le jeune homme de 29 ans revient pour chanter avec eux un instant.
Il vient s’assoir sur l’avant-scène pour entamer le superbe mid tempo
Gioventù bruciata que le public chante aussi. Les poussières célestes dessinent un corps dans le visuel projeté.
Il présente maintenant ses trois musiciens et deux choristes.
Icaro è libero commence en douceur mais très vite le Bataclan retrouve le hard rock qu’il accueille certains soirs. Même si ce style musical alterne avec des moments plus calmes, Mahmood est bondissant sur scène avant que ce morceau ne s’achève en douceur.
Autre moment fort ensuite avec le puissant
Kobra. Deux rangées de lumières rouges apportent une autre ambiance, une en hauteur et une autre à ses pieds. Les spots rouges quadrillent la fosse du Bataclan et c’est visuellement très réussi. Ce morceau est génial en live, bien plus encore que dans sa version studio. Mahmood danse. Quelle énergie !
Mahmood parle en italien et fait monter un jeune homme sur scène. Presque tout le Bataclan chantent pour cet inconnu un joyeux anniversaire en italien (tanti auguri a te…). Puis, c’est au tour de Melinda, restée dans la fosse, d’avoir le droit à un « hip hip hip hourra ».
Sous une lumière rouge, il chante
Rubini avec sa choriste qui remplace à cette occasion la chanteuse italienne Elisa, avec laquelle il a enregistré la version studio.
J’ai étudié le français à l’école mais j’ai tout oublié… plaisante-t-il en français avec un charmant accent italien.
Cette fois-ci, c’est avec son choriste David Blank qu’il interprète
Karma, alors qu’elle a été enregistrée avec l’artiste français Woodkid. Il s’agit d’une belle ballade en anglais, avec seulement les deux premiers couplets en italien et une phrase en français « Je ne parle pas français ». Le visuel noir et blanc montre une femme qui danse derrière une bâche transparente en plastique.
Alessandro Mahmood fait rire le public en italien et dédie la « canzone » suivante à sa « mamma » :
T’amo. C’est une belle ballade qui figure sur son deuxième album, et qui est comme une prière, très aérienne. Elle n’est pas jouée en acoustique pour autant. On peut apprécier en live la qualité de cette production bien ciselée. De beaux vitraux sont représentés dans le visuel et confèrent une atmosphère religieuse à ce moment du show.
Né à Milan d’un père égyptien et d’une mère italienne, Mahmood est chrétien et ne parle pas l’arabe. Par ailleurs, il ne souhaite pas préciser son orientation sexuelle et est même contre le coming out public afin que l'homosexualité et l'hétérosexualité soient dorénavant traitées de la même manière.
Après cela, on se remue encore sur
Barrio, un single sorti en 2019 entre ses deux albums et qui ne figure sur aucun d’entre eux. Ce morceau a un rythme fou avec ses bruits d’armes qu’on recharge et un côté latin. L’ambiance est forcément moins religieuse sur ce titre-là. On a plus envie de danser et chanter avec lui qu’autre chose. L’italien retire maintenant sa doudoune argentée pour apparaître en débardeur blanc, plus simple… et encore plus sexy.
La rythmique pop est également bien présente sur
Talata, une chanson représentative du son Mahmood, bien produite et qui nous invite à nous déhancher à la cool.
Le métis sarde et égyptien revient à de la grande chanson italienne avec sa grande ballade
Rapide. Quel interprète !
Mahmood parle un peu en italien et des diamants commencent à apparaître dans le visuel. Sur
Brividi, il tend le micro au public pour lui faire chanter le premier refrain de ce morceau dont le titre peut être traduit par « frisson ». Il défend ce morceau sans son duettiste Blanco avec qui il représentera l’Italie au concours Eurovision 2022 à Turin à la mi-mai.
L’italien mesure le bel accueil que le public réserve à cette ballade en la chantant à tue-tête. C’est de bon augure pour l’Eurovision 2022 dont il est l’un des grands favoris.
Il quitte la scène avant l’outro. 21h50. Les fans crient Soldi ! Soldi ! alors que la scène du Bataclan est plongée dans le noir pendant deux bonnes minutes.
Le retour des musiciens est inéluctable pour le titre que tout le monde attend forcément : son grand succès
Soldi avec lequel il a terminé deuxième à l’Eurovision 2019, juste derrière le vainqueur Duncan Laurence. Bien sûr il rencontre un succès fou avec ce soir à Paris.
L’heure des au-revoir est déjà arrivée. L’artiste italien lance un « Ciao grazie mille ! » avant de faire venir ses musiciens et choristes à ses côtés pour saluer le public comme au théâtre.
21h58. Mahmood a quitté la scène avec énergie et les lumières du Bataclan sont allumées à nouveau, nous laissant quitter la salle des étoiles plein les yeux… non sans avoir une pensée pour ceux qui ont connu le cauchemar ici en novembre 2015.
Mahmood est un artiste très souriant sur scène. Sexy dans sa doudoune argentée, puis avec son débardeur blanc, mais surtout il est charmant avec son public, n’hésitant pas à toucher les mains de toute la première rangée de la fosse et à être très tactile.
Vocalement aussi, il assure. Et avec seulement deux albums, l’artiste a déjà de belles poignées de hits pour tenir une heure trente sur scène.
Nous avons trouvé le spectacle vraiment super, même s’il n’y avait pas de danseurs et malgré quelques chansons manquantes. L’absence de l’excellent « Milano good vibes » a été remarquée, et plus accessoirement de « Zero », de « Sabbie mobili », de « Calipso »… C’est normal pour ce dernier qui est un morceau collectif du grand producteur Dardust (Dario Faini) avec qui Mahmood collabore depuis « Soldi ».
L'artiste est auteur de ses textes et également pour d’autres artistes italiens (Marco Mengoni, Elodie et Chiara…).
Avec sa photogénie et son goût pour la mode, il aime aussi jouer le modèle lors de photoshoot.
Mahmood s’était déjà produit à Paris le 1er novembre 2019 au Café de la Danse, mais nous avons dû attendre 2022 pour le voir sur scène.
La sensation est étrange de revenir dans cette salle. Le 13 novembre 2015, c’est ici même qu’un attentat a massacré 90 personnes venues simplement assister à un concert d’un groupe de rock.
Chacun des 1 700 spectateurs que compte cette salle parisienne a dû y penser ne serait-ce qu’un instant en revenant ici.
Setlist du Ghettolimpo Tour
- Dei
- Ghettolimpo
- Klan
- Baci dalla Tunisia
- Inyuasha
- Il Nilo nel Naviglio
- Eternantena
- Dorado
- Remo
- Gioventù bruciata
- Icaro è libero
- Kobra
- Rubini
- Karma con David Blank
- T’amo
- Barrio
- Talata
- Rapide
- Brividi
- Rappel : Soldi
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