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Interview de Alvan et Ahez

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Interview de Alvan et Ahez
Le samedi 5 mars au cours de l'émission Eurovision France, Alvan et Ahez, un groupe breton formé par Alexis Morvan-Rosius, Marine Lavigne, Sterenn Diridollou et Sterenn Le Guillou, remporte la victoire pour représenter la France à Turin en Italie. Commence alors la découverte du monde de l'Eurovision !

Le groupe a participé aux previews Eurofans où ils ont interprété leur titre "Fulenn" en acoustique, puis se sont rendus aux préparties de Londres, Tel Aviv et Amsterdam, l'occasion pour eux de découvrir le chaleureux public des Eurofans venus de toute l'Europe.

Ce mercredi 13 avril, une conférence de presse de France Télévisions se déroulait chez la maison de disques Warner Music en présence d'Alexandra Redde-Amiel (cheffe de la délégation française), ce fut l'occasion pour les journalistes de leur poser de multiples questions donc voici un résumé.





C’est quoi cette légende Fulenn ?
Ahez : Fulenn est inspirée d’une légende bretonne, c’est la légende d’une jeune fille qui aime aller danser mais à l’époque c’est mal vu, sa famille veut la marier, donc elle est enfermée dans une tour. Elle arrive à s’échapper, elle rejoint ses amis à une fête et elle rencontre un mystérieux jeune homme qui n’est autre que le diable. Il la fera danser jusqu’à mourir d’épuisement. Ce n’est pas la légende la plus joyeuse, elle est présentée comme une anti-héroine. Nous, ce qu’on a voulu montrer dans la chanson c’est qu’au contraire c’est une héroïne extrêmement moderne, une figure d’émancipation féminine, très positive et contemporaine.

A travers cette chanson, que souhaitez-vous montrer à l’Europe ?
Ahez : On a envie de montrer toute la diversité culturelle de toute la France, de toute l’Europe, et de ramener le breton au coeur de l’Europe. On est très fier d’être arrivés jusqu’ici. A travers le breton, c’est toute la France qu’on met en valeur, sa richesse des régions. D’un point de vue musical, on retrouve les différentes influences musicales d’Alvan. On retrouve l’électro, du rock, du ukulélé, il s’inspire de plein de choses. C’est aussi cette facette là qu’on veut montrer, une facette très novatrice, on est dans l’expérimentation, dans le mélange des influences, la cohésion de toutes ces influences en un seul et même morceau.

A ce moment là, Alvan & Ahez nous interprètent un petit cadeau, une reprise de "Voilà" de Barbara Pravi en Breton. La vidéo est disponible en bas de la page.

Qu'avez-vous envisagé sur votre mise en scène ?
Alexandra Redde-Amiel : On ne va pas dire grand chose. Alvan & Ahez sont très inspirants, il y a tout cet imaginaire, tout ce côté mystérieux autour de cette chanson. On s'est beaucoup amusé à créer autour d'eux, il y a plein de belles idées. Il y aura toujours bien entendu tous ces codes qui ont été repris sur Eurovision France puisque ce qu'on fait pour cette émission c'est des tableaux qui sont presque prêts pour l'Eurovision. donc on va dire qu'on le sublime encore plus.

Vous avez participé à des pré-parties à Tel Aviv, Londres, Amsterdam. Comment ça s'est passé et est-ce formateur ?
Alvan et Ahez : Ca s'est vraiment bien passé pour la plupart, c'est vraiment formateur effectivement. Y a énormément de candidats qu'on rencontre, c'est des belles choses, des échanges, des liens qu'on commence à tisser avec les autres. On se rend compte aussi que c'est une ambiance très bienveillante entre tous les participants et les participantes. On rencontre surtout les Eurofans de tous les pays, c'est une chouette expérience de sentir ce soutien même à l'international, que le breton peut parler à des londoniens, des néerlandais et des israéliens. On ne peut pas nier qu'on a eu des problèmes techniques car justement il faut dire aussi qu'il y a beaucoup d'artistes et que pour les organisateurs, la technique ce n'est pas pas du tout facile. C'était compliqué de s'adapter sans avoir répété. C'est d'autant plus formateur du coup.

Fulenn, c'est la rencontre de deux univers musicaux. Comment travaillez-vous sur l'alchimie pour que vos deux univers se rencontrent au mieux avec le plus d'harmonie possible ?
Ahez : Je pense que ça s'est fait plutôt naturellement. Toutes les trois, on a l'habitude de chanter ensemble depuis une dizaine d'années. On a appris à chanter ensemble, on s'est construite toutes les trois, donc entre nous on a vraiment cette énergie-là. Quand on a rencontré Alexis, je pense que cet alchimie est passé à travers la musique. Nous on a apporté notre voix, notre identité musicale, sonore et lui a apporté la sienne. Ça s'est mélangé assez vite, je pense qu'on avait un peu la même façon de considérer la musique quand on a fait le choix d'envoyer cette chanson au casting. C'est de l'humain, on défend la musique et c'est pour cela qu'on est là.
Alexis (Alvan) : C'est hyper enfantin aussi, c'est-à-dire qu'on ne s'est vraiment pas posé de questions, on voulait juste créer de la musique pour créer de la musique, sans se poser la question d'après. On a fait connaissance et comme tu as dit c'est humain. On s'est bien entendu et du coup c'est cela qui fait aussi que nos deux univers coïncident et peut-être que vous le ressentez du coup.



L'Eurovision est un show hors norme, quelle a été votre sensation de vous retrouver sur scène avec tout ce public à Tel Aviv par exemple pour la pre-party ?
Ahez : Ça nous a fait énormément de bien de retourner sur scène. Depuis le 5 mars, on n'était pas retournés sur scène, sauf une fois à Paris pour les Eurofans, mais c'était un acoustique. Du coup, Tel Aviv, Londres et Amsterdam qu'on a fait pour l'instant c'était une rencontre directe avec les fans et ça nous a fait beaucoup de bien. Même des fans qui ne parlent pas breton étaient capables de scander le refrain, de chanter avec nous, c'était purement incroyable. On n'avait pas pris l'ampleur de l'impact de cette chanson là, qu'on a fabriqué, qu'on a enregistré dans le studio d'Alexis. C'était incroyable de pouvoir vivre cela.

Allez-vous tourner un clip ?
Alexis (Alvan) : Pour le clip, c'est dans les rails. Malheureusement je ne peux rien vous dire mais c'est vrai qu'on travaille sur la cohérence avec l'histoire, la cohérence avec les paroles, la cohérence avec la scénographie aussi. On travaille à fond là-dessus et ce sera la surprise. Nous déjà sur le papier on est hyper contents, on espère que ça vous plaira aussi.

Quelle personnalité donnera les points de la France le soir de la finale de l'Eurovision ?
Alexandra Redde-Amiel : La personne qui donnera les points cette année sera Elodie Gossuin.
Ahez : Elle ne nous a pas dit si elle nous ramenait le chouchen (breuvage liquoreux issu de la fermentation d'un mélange d'eau et de miel) et les crêpes ?
Alexandra Redde-Amiel : Si si si. Elle prépare tout cela, elle a trente jours pour tout préparer.

Est-ce que vous avez d'autres projets en commun ?
Ahez : Pour le moment on se concentre sur Fulenn, on essaie de la faire vivre un maximum, de lui donner l'oxygène suffisante pour être en forme à Turin. Evidemment, c'est quelque chose qui nous est passé par la tête mais on reste concentrés sur Fulenn et on verra pour la suite.

Il y a déjà eu une chanson en breton à l'Eurovision et qui avait fini relativement mal classée, qu'en pensez-vous ?
Ahez : C'est une chanson comme une autre, peu importe la langue dans laquelle elle est chantée. Elle peut plaire ou ne pas plaire, c'est normal, c'est de la musique donc ça ne peut pas plaire à tout le monde. C'est pas pour autant qu'il faut s'arrêter. Nous c'est la langue avec laquelle on parle entre nous, on travaille, où on vit, donc c'est important pour nous de pouvoir porter cette langue là jusqu'à l'Eurovision. On le fait à travers la musique, à travers cette rencontre qu'on a eu avec Alvan. Dans tous les cas, on donnera le meilleur de nous même car on croit en cette chanson , on l'aime. Elle porte un message qui est très fort pour nous aussi.

Après le Covid, et cette année la guerre en Ukraine, l'Eurovision développera un grand message de paix, savez-vous comment ?
Alexandra Redde-Amiel : Le plus important c'est déjà la réunion de ces pays. La réunion de ces musiques autour de toutes ces communautés, tous ces peuples, toute cette musique qui finalement lie le coeur et l'esprit. Ensuite, il y a de belles surprises qui vont arriver, il y a des tableaux imaginés par les italiens qui vont être absolument splendides et qui vont encore une fois être autour de ce lien avec la musique, de ce lien avec le public et de cette réunion car c'est aussi la première fois que c'est le grand retour du public en Italie, cela va être une vrai communion entre tout cela. Mika a aussi préparé un très très beau spectacle autour justement de cet esprit du coeur, il va y avoir un partage entre ce public et la scène.

Quel serait le plus beau cadeau que les Eurofans pourraient vous faire à Turin ?
Ahez : Votre simple soutien est déjà un immense cadeau, une immense force, cela nous porte réellement de sentir qu'il y a toute une communauté derrière nous, et on ne peut pas espérer mieux.
Alexis (Alvan) : Je voudrais rajouter aussi la tolérance, on a eu des couacs sur les scènes des pre-parties, ça ne s'est pas senti car justement le public mettait le feu. On a rencontré les Eurofans juste après et ils ont été incroyablement bienveillants, merci pour cela beaucoup.
Alexandra Redde-Amiel : Merci aussi aux organisateurs car ces pre-parties c'est important, c'est une préparation avant Turin. Vous vous sentirez finalement plus à l'aise à Turin parce qu'il y a eu toute cette préparation.



Va-t-on exposer le groupe sur les antennes de France TV ?
Alexandra Redde-Amiel : Bien entendu qu'on a une évênementialisation, on est toujours ici à fond, on pousse nos artistes plus que jamais. On a eu un petit décalage dans le temps car d'habitude Eurovision France a lieu en janvier et cette année on l'a fait en mars, donc on aura un petit peu moins d'émissions. Mais là où Alvan et Ahez peuvent être, ils seront.

Comment est perçu Fulenn par les autres chefs de délégation ?
Alexandra Redde-Amiel : Lorsque j'étais au dernier référence groupe, c'était deux semaines après Eurovision France, j'ai eu de supers retours, les chefs de délégation ont beaucoup aimé. Les gens étaient contents car c'est différent de Barbara Pravi, c'est une autre proposition, c'est finalement une grande force que la France montre toute sa richesse, sa culture. C'est une proposition étonnante, différente, avec de belles couleurs, avec aussi ce côté mystérieux et plein d'espoir. Donc j'ai des très très bons retours sur Fulenn et sur Alvan et Ahez.

Il y a une politique assez strict sur le drapeau à l'Eurovision, est-ce que le drapeau breton sera autorisé ?
Alexandra Redde-Amiel : Parmi tous les sujets que je gère, je ne l'ai pas encore géré. Merci de me le rappeler.

A quoi vont ressembler ces prochains trente jours avant la finale et quelle sera votre préparation ?
Ahez : Jusqu'au jour J on va avoir des répétitions chant, des répétitions danse pour qu'on soit au mieux, parce qu'on sait très bien danser (rire), ça se voit sur les concerts, mais on a besoin de travailler apparemment (rire). On va avoir du coaching vocal aussi, des émissions télé, des interviews.
Alexandra Redde-Amiel : C'est trente jours de concentration. Il y a une sorte de bulles autour d'eux avec toute l'équipe. Il y a des moments où on se sent mieux, des moments où on a besoin de parler, des moments où on a l'impression que sa voix est en train de partir, c'est un peu l'histoire de la vie finalement ces derniers trente jours. De plus, on continue cette crise sanitaire, il va falloir s'isoler un peu plus avant de partir à Turin.
Ahez : On est très entouré, par une équipe extrêmement bienveillante, qui prend soin de nous, qui nous aide à savoir où aller, comment s'organiser et sans qui on serait fort perdus.

Quels sont vos préférés dans l'Eurovision de cette année et ceux que vous redoutez ?
Ahez : Y en a plein qu'on apprécie. C'est pas qu'on les redoute car certes c'est une compétition mais les propositions sont très différentes et j'avoue que j'ai des préférences pour Sam Rider du Royaume-Uni, les Ukrainiens avec leur chanson qui est magnifique, les Subwoolfer (Norvège) que j'aime beaucoup, faut que j'apprenne la choré, faudra qu'on le fasse un jour. L'Albanie, le Portugal, la République Tchèque, le Danemark, on a un peu du mal à se décider, et ce qui est bien avec toutes les pre-parties qu'on a faites c'est qu'on a pu profiter de ces concerts et de voir tous ces artistes incroyables sur scène, avec des voix plus folles les unes que les autres. On est chanceux déjà de faire partie de cette aventure incroyable et de côtoyer ces artistes, de discuter avec eux. On n'a pas du tout ressenti de concurrence entre les candidats, on a tous conscience qu'on est déjà complètement gagnants d'en être arrivé là, de vivre cela, peu importe ce qui s'en suit, bien sûr tout le monde fera de son mieux et donnera tout.
Alvan : Y a même un moment où on s'est dit que c'est comme une colonie de vacances, on est dans les bus pour aller à la salle, il y a tous les artistes, on parle avec la République Tchèque qui nous a prêté ses écouteurs, y a vraiment une ambiance de colonies de vacances qui est vraiment trop cool.
Ahez : J'avais l'impression de retrouver l'ambiance voyage Erasmus, avec toutes les communautés européennes qui se retrouvent dans le bus à chanter du reggeaton.

Depuis 2016 les résultats sont bien meilleurs pour la France, comment FranceTV a menée en coulisses pour justement retrouver ce haut du classement ?
Alexandra Redde-Amiel : Il n’y a pas de recette miracle, si ce n’est la passion et l’envie. Ça apparait un peu banale comme réponse mais en vrai ca marche pas mal. L’Eurovision existe depuis des années, elle est portée par France Télévisions depuis des années, il y a des gens formidables qui l’ont portée depuis des années, je crois que c'est toutes ces passations qui font que ca reste un produit qui est magnifique. Quand on aime la musique, de réunir finalement toutes les cultures lors d’un grand concours, c’est absolument génial. Après il y a un investissement de France Télévisions qui croit depuis longtemps en cette marque Eurovision, et je crois que c’est une histoire d’équipe, de succès collectifs. C’est des petites pierres qui sont au bon endroit au bon moment et qui font que l’expertise de chacun fait le succès de la France. C’est une belle aventure de groupe. C’est pas seulement France Televisions, c’est aussi vous, c’est votre manière de vous mobiliser, quand on voit 6 millions de téléspectateurs qui regardent Barbara Pravi le soir de l’Eurovision, on se dit wouah, le pari est réussi, on a réussi à mobiliser autour d’une artiste et c’est cela finalement l’histoire de l’Eurovision. Et plus la France est fière, et plus l’Eurovision sera présente et brillante.

Sur le dispositif de sélection, est-ce qu’il sera reconduit la semaine prochaine malgré une baisse d’audience cette année ?
Ahez : Installer une marque ça prend du temps, et quoi qu’il arrive on y met les moyens, du coeur, de l’énergie pour construire cette marque, elle est là et elle sera là, et on continue à la faire. Je remercie tous ces artistes qui ont fait Eurovision France, qui ont fait un travail exceptionnel, qui ont partagé la scène avec Alvan et Ahez, qui ont donné de leur temps, qui sont des artistes qu’on entendra peut-être parler dans les mois, les années, à venir, comme Cephaz, qui sort de la promo de l’année dernière et qui aujourd’hui fait une très très belle carrière, qui joue sur toutes les radios. France Télévisions est révélateur de talents, on l’assume et au contraire oui c’est notre ADN, on en est fier.

Nos vidéos de la conférence de presse





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