Paris fête le
Pop art ! C’est pas moins de 3 expositions qui sont consacrées à ce mouvement en ce premier trimestre 2009. Le maître du genre,
Andy Warhol est simplement présent dans la première (
De Miró à Warhol) et deux autres lui sont entièrement consacrées (
Le grand monde d’Andy Warhol) et
Warhol TV.
Le grand monde d’Andy Warhol :
Le
Grand Palais expose, du 18 mars au 13 juillet 2009, 250 œuvres d’Andy Warhol. L’artiste américain, décédé en 1987, fait l’objet d’une belle rétrospective de son activité "Portraits peints".
En 1962,
Andy Warhol commence par repeindre les clichés de
Marilyn Monroe, Liz Taylor, La Joconde et
Elvis Presley découpés dans la presse. Par la suite, il photographie puis retouche les portraits de célébrités, artistes de la musique et du cinéma et hommes politiques :
Brigitte Bardot, Mick Jagger, Jane Fonda, Sylvester Stallone, Jackie Kennedy, Yves Saint-Laurent, Keith Haring, Lisa Minelli, Prince, Grace Jones, Aretha Franklin...
En 1972, il entame les portraits de commande, qu’il continuera de colorer jusqu’à sa mort.
Andy Warhol en concevra plus de 1 000. Cela deviendra un véritable business car les célébrités et les anonymes débourseront plus de 20 000 dollars pour obtenir leur portrait par le dandy américain du pop art.
La même technique est utilisée pour concevoir ces toiles. Le portraitiste prend plusieurs polaroïds. Après avoir choisi les meilleurs, il les fait sérigraphier puis peint par-dessus. Le format est toujours carré pour ne pas à avoir à réfléchir.
Andy Warhol en fait parfois une série complète sur un thème qu’il décline en différentes variations, l’artiste voulant "être une machine".
L'exposition parisienne débute par un autoportrait de l'artiste âgé de 20 ans. Réalisé en 1948 à la peinture, ce tableau le représente en jeune homme avec ses doigts dans le nez. Outre ce premier autoportrait, la première salle est consacrée aux portraits d’icônes modernes, telles que
Marylin Monroe, Liz Taylor et
Jackie Kennedy, qui côtoient un criminel recherché.
Andy Warhol réduit donc la frontière entre l’anonymat et la célébrité, comme avec ses travaux pour
Ethel Scull, l’épouse d’un collectionneur new-yorkais. Ces derniers font d’ailleurs l’objet de l’affiche du
Grand Monde d’Andy Warhol. Il s’agit de 36 photos sélectionnées parmi une session qui s’est déroulée dans un photomaton. L’artiste a ensuite fait usage des couleurs qui ont fait sa renommée.
La salle suivante est consacrée à
Mao Tsé-Toung que Warhol aurait représenté à partir de 1972 : Mao étant la personne la plus connue au monde. Le conservateur de l’exposition souligne la question du genre que l’on retrouve dans les 11 portraits de Mao exposés. Sur le mur du centre de la pièce, un portrait géant est entouré par dix, plus petits, portraits du dirigeant de la République populaire de Chine.
La question du genre est évidement présente dans les portraits de drag-queens qu’il a réalisé mais aussi dans ses autoportraits. Ceux-ci le montre très efféminé.
La partie suivante de cette exposition est consacrée aux
Polaroïds. L’artiste s’est beaucoup servi de ce procédé photographique pour réaliser ses portraits. Le Grand Palais a notamment réuni ceux de
Sylvester Stallone, Debbie Harry et
Caroline de Monaco. Sur la table en verre disposée au centre de la salle, les spectateurs ont pu également admirer les 4 polaroïds représentant le corps du peintre
Jean-Michel Basquiat.
Avant d’emprunter l’escalier qui permet d’accéder à l’étage, nous nous arrêtons dans une petite salle consacrée à
Interview. On peut y voir plusieurs couvertures de ce magazine comme celles de
Madonna, Michael Jackson, Jane Fonda, John Travolta, Isabelle Adjani, Richard Gere, Cindy Lauper, Albert de Monaco, Dolly Parton, Mick Jagger, Salvador Dali et toute une pléiade de célébrités du cinéma, de la mode et de la musique.
Après avoir lu la biographie de l’artiste et visionné quelques oeuvres représentant la chanteuse du groupe Blondie,
Debbie Harry, nous pénétrons dans la partie Cinéma. Nous admirons les portraits des acteurs et actrices
Judy Garland, Clint Eastwood, Elvis Presley, Alfred Hitchcock, Sylvester Stallone et
Brigitte Bardot.
On l’a vu
Andy Warhol a fait sa spécialité les portraits des visages de personnalités et d’inconnus. Mais, il a aussi réalisé des Portraits en pieds.
L’exposition parisienne présente les portraits qu’il a réalisé au début des années 80 avec la nouvelle génération d’artistes tels que
Keith Haring et
Jean-Michel Basquiat avec qui il se lie d’amitié. Cette partie est aussi l’occasion de montrer leurs corps dénudés ainsi que celui de
Cornelia Guest.
Puis, l’exposition se poursuit avec le
Monde de l’art (portrait de
Man Ray...) et la
Puissance de l’argent avec le "Dollar sign" réalisé en 1981. La partie
80 est illustrée par de nombreuses photos et vidéos sur une toile bleue sur laquelle ont été juxtaposées des têtes de vaches jaunes.
Entre chaque salle, on peut lire ses plus célèbres phrases comme celle-ci : "
Je suis un artiste commercial, j’ai toujours été un artiste commercial ".
L’avant dernière grande partie de l’exposition est consacrée au
Glamour avec les portraits des grands couturiers
Sonia Rykiel, Valentino et
Giorgio Armani. C’est ici que devaient être présentés les 4 portraits d’
Yves Saint-Laurent. Mais, son compagnon,
Pierre Bergé, a souhaité les retirer, l’emplacement ne lui convenant pas.
Le Grand Monde d’Andy Warhol se focalise ensuite sur les
Royautés avec les princesses
Caroline de Monaco et
Lady Diana, ainsi que sur les
Politiques avec notamment le dirigeant soviétique
Lénine.
L’exposition se poursuit avec les
Dix portraits de Juifs du Vingtième Siècle, parmi lesquels on retrouve les génies
Sarah Bernhardt, Albert Einstein, Sigmund Freud et les
Marx Brothers.
Dans la même pièce, une autre partie de l’exposition s’intitule
Générations. On y voit le portrait de
Sean Lennon à côté des deux portraits de la mère d’
Andy Warhol qui vivait avec son fils. Une autre série de dessins est présentée sur le thème de la a maternité : les
Madonnes à l’enfant.
Enfin, la partie
Dernière cène clôture cette rétrospective et aborde les thèmes de la
mort (chaise électrique, autoportraits et quatre crâne qu’il avait acheté à Paris…) et de la
religion (La dernière scène, Le
Christ 112 fois jaune).
www.warhol.org
www.grandpalais.fr
De Miró à Warhol :
Cette exposition s’est déroulée au
Musée du Luxembourg (Paris) du 16 octobre 2008 au 22 février 2009. Le mécène portugais
José Berardo a accepté qu’une partie de ses œuvres sortent provisoirement de son musée ouvert à Lisbonne en 2007.
74 oeuvres extraites de la Collection Berardo représentaient presque autant d’artistes :
-
Salvador Dali et son téléphone-homard,
-
Louise Nevelson et ses assemblages de bois,
-
Yves Klein et sa légendaire couleur bleue,
-
Andy Warhol et ses conserves de soupes Campbell’s,
-
Tom Wesselmann avec le "Great American Nude #52" (datant de 1963),
-
Jacques Villeglé et ses collages de rues…
Cette exposition représentait les plus grands artistes du XXe siècle en se focalisant sur 4 thèmes :
- le
surréalisme (Miro, Dali.. .),
- l'
art abstrait de 1910 à l'après-guerre (Mondrian, Tanguy.. .),
- la divergence Europe-Amériques des années 1960 avec le
nouveau réalisme et le Pop Art (Warhol, Mitchell...),
- le
créationnisme depuis 1970.
www.berardocollection.com
www.museeduluxembourg.fr
Warhol TV :
Une troisième exposition (Warhol TV) a eu lieu du 18 février au 3 mai 2009 à la
Maison Rouge. Elle était consacrée aux programmes télé créés par
Andy Warhol pour le câble new-yorkais. Un hommage au travail du pape du
Pop Art qui a, en quelque sorte, inventé la télé-réalité allant même jusqu’à diffuser son oraison funèbre en 1987.
www.lamaisonrouge.org