The queen is back! La reine du disco était de retour pour un concert exceptionnel le mardi 7 juillet 2009 au Palais des Congrès de Paris. Après sa tournée nord américaine à l’été 2008, Donna Summer gratifie son public européen de quelques dates exceptionnelles (Berlin, Belgique, Montreux…) avant de se produire à nouveau aux USA fin août 2009.
Cette tournée appuie la sortie de son dernier album qui marque son retour dans les bacs après 17 ans d’absence discographique. Pour ce retour, Donna visite tous les styles musicaux de la pop à la world et du rétro à la dance music. Pour cela, elle s’est entouré des plus grands auteurs et producteurs actuels : Greg Kurstin (Lilly Allen, Pink…), JR Rotem (Rihanna, Sean Kingston…) et Evan Bogart (Rihanna…).
Après un rapide passage au merchandising (posters et t-shirts mais pas de programme…) très amateur, nous nous installons dans la confortable et belle salle du Palais des Congrès. Ses fauteuils roses et oranges nous changent de la fosse et des sièges - au confort sommaire - de Bercy.
20h40, les musiciens s’installent, sous les applaudissements du public, alors que Galia et Mademoiselle Lucy, situées à l’extrémité de la salle, se saluent. Les deux divas des soirées Overkitsch du Queen sont dans leur élément avec la présence de nombreux gays et une musique digne de la soirée dominicale.
20h45, la salle s’éteint progressivement. Les musiciens et les 3 choristes sont prêts. La musique résonne alors qu’arrivent 3 trompettistes en uniforme puis Donna Summer qui chante
The queen is back.
Elle porte une robe argentée en strass. Le visuel représente un grand château et une couronne de reine. L’écran affiche des écussons avec les initiales DS alors que les 3 trompettistes abandonnent leur instrument pour danser.
Sous les applaudissements, the queen revient sur scène, par le côté, pour chanter son tube
I feel love ici revisité avec l’artillerie lourde. Les lumières sont très colorées mais le visuel connaît un petit bug informatique. Les techniciens réagissent vite en coupant le film qui ne sera finalement pas indispensable au public pour apprécier cet hymne des dancefloors.
Sur la fin du morceau, Donna remercie son public et l’embrasse avant de déclarer "I love you, je t’aime ! Tonight is gonna be magic…" Une petite transition très brève qui laisse place à
Could it be magic illustré par des diamants puis un horizon lunaire. Ce hit de Barry Manilow a depuis été repris par les Take That.
Elle tente de dire quelques "few words" dans un français correct : "Bonsoir Madame, Monsieur ! Je m’appelle Donna Summer. Merci ! Danser…" La reine du disco enchaîne avec
Dim all the lights (que nous découvrons ce soir). Il s’agit de l’un de ses grands titres, ici repris en chœur par ses fans. Déjà dans l’ambiance, ils descendent déjà les marches afin de s’agglutiner dans les premiers rangs. Elle porte toujours sa longue robe mais il n’y a pas de visuel pour accompagner ce morceau.
Elle évoque ensuite son premier concert à Paris avant d’être "désolé de vous aimer autant… mais c’est la ville de l’amour ! ". Elle demande à son public "Where are you from ?". Des fans viennent de toute l’Europe.
Donna Summer parle ensuite de sa "next song, decide to write...". Il s’agit du résolument dance
I’m a fire, extrait de son dernier album studio "Crayons", haut en couleurs. Les premières images représentent des flammes qui vont vite devenir des rayons de soleil. Ses 3 danseurs reviennent danser dans des chemises rouges. Elle quitte la scène sur la fin du titre que clôturent ses choristes sur des images lunaires.
La salle est plongée dans le noir avant qu’elle ne revienne dans une robe très colorée avec des fleurs oranges et rouges ainsi qu’un voile rose sur les bras. Malgré cette couleur, c’est un passage plutôt triste car elle rend hommage à Michael Jackson, décédé il y a quelques jours. Elle précise qu’il faut sourire malgré tout.
La pimpante sexagénaire a choisi de faire une version un peu jazzy de la chanson
Smile. C’est un hommage très émouvant d’autant plus que ce titre, présent sur son album HIStory, a été écrit par le Roi de la Pop sur sa mélodie préférée : une composition de Charlie Chaplin pour son film "Les Temps Modernes".
Sur la scène du Palais des Congrès, plusieurs photos de Michael Jackson illustre cet hommage. L’émotion est d’autant perceptible que c’est ce jour même qu’a été organisée sa cérémonie funéraire, diffusée sur toutes les télés du monde. Donna regrette de ne pouvoir y participer mais précise que c’est pour être avec nous ce soir…sous les forts applaudissements du public parisien.
Il semblerait que cette chanson remplace
Sand on my feet, autre titre présent sur son dernier album "Crayons". Smile est un bon choix de morceau du répertoire de Jackson. Cependant, nous aurions bien aimé entendre les deux titres car "Sand on my feet" est l’une des chansons les plus jolies de l’album de la diva.
Elle passe ensuite à un de ces gros tubes qu’elle a "wrote with Moroder"
On the radio. Après avoir raconté une anecdote, le titre commence lentement (plutôt jazzy) puis devient plus synthétique sur des images de juke-box. Le public se lève et reprend les paroles du titre.
La diva américaine, qui porte toujours de façon élégante son voile rose sur les bras, présente ensuite une chanson de son nouvel album :
Mr Music. Ses 3 artistes viennent danser hip hop tour à tour. Ils évoluent sur un visuel présentant des disques vinyls qui tombent.
Donna enchaîne directement avec le morceau
Crayons de son album éponyme. La mise en scène est très colorée pour ce titre énergique aux sonorités jamaïcaines. Sur le disque, elle avait invité l’artiste Ziggy Marley pour l’accompagner. Le fils de Bob Marley n’est pas là ce soir mais, derrière son clavier, le musicien le remplace aux vocaux.
Elle quitte la scène sur le dernier refrain qui se poursuit en playback. Ses 3 danseurs assurent à la fin une présence visuelle alors que ses musiciens jouent une musique un peu reggae dans la salle du Palais des Congrès qui, décidemment, a une bonne acoustique.
Les écrans reflètent une pluie verte alors que Donna revient sous une ombrelle rouge comme son trench et son pantalon. Une de ses choristes arrivent de l’autre côté de la scène dans une tenue similairement noire. Ensemble, elle chante le duo
No more tears (Enough is enough) qu’elle avait enregistré avec Barbara Streisand en 1979. Alors qu’elles ferment leurs parapluies, des pétales de rose tombent sur un fond blanc. Un coup de tonnerre retenti sur les dernières notes.
Sur la longue intro du morceau suivant, le visuel représente désormais une statue dans une forêt. Donna Summer interprète le puissant
MacArthur Park. Nous ne connaissions pas cette chanson empruntée à Richard Harris (ni la version originale d’ailleurs !) contrairement à certains fans qui n’hésiteront pas à reprendre les ooh ooh de ce titre disco. Le morceau est bien mis en valeur avec un visuel qui alterne les images de la nature, de fleurs et de feuilles.
La scène s’éteint quelques instants afin qu’elle puisse simplement revêtir un pull noir (et conservé son pantalon rouge). La reine du disco entame un bref discours qui conseille aux gens de vivre pour eux. Elle semble évoquer la perte d’un être cher.
Les belles images en noir et blanc de grands buldings new-yorkais rendent la ballade mélancolique
Be myself again encore plus poignante. Elle parvient même à tenir son public en haleine de longues minutes sur cette chanson présente sur son dernier album.
Nous sommes ensuite transportés dans la dispute de 3 footballeurs américains. Après s’être essuyée le visage, elle intervient pour les stopper. Donna enchaîne alors avec le dynamique
Stamp your feet, l’un des deux premiers singles de son dernier album.
Donna Summer dit ensuite qu’en tant que "good songwriter", elle s’intéresse beaucoup au sujet. Elle raconte ensuite une anecdote sur les toilettes de la grande cérémonie américaine des Grammys. Elle demande "comment traduire en français ce terme Comment vous dites ? Toilettes ? ça sonne bien !"
Nous constatons que la diva est aussi une bonne comédienne sur cette transition de
She works hard for the money. Ce tube est illustré par les images du clip tourné à New York. La diva est en forme et complice avec son saxophoniste. Tout le monde sera debout sur ce titre.
Alors que Donna Summer vient de quitter la scène, son clavier présente la troupe de 7 musiciens qui ont droit à un solo live chacun de percussions, claviers et batterie. Après cela, les choristes reprennent le morceau
She works hard for the money sur les mêmes images du clip.
Donna revient dans un costume noir simplement agrémenté d’une fleur rouge sur l’un des côtés de son visage. Pour présenter ce titre, elle est accompagnée d’un traducteur. Elle raconte la demande en mariage de sa fille à Paris.
Alors que défilent les photos de mariage d’Amanda, la plus jeune de ses filles, elle interprète une émouvante version de
La vie en rose qu’elle avait enregistré en 1993 pour un album rendant hommage à Edith Piaf. Elle la chantera en anglais dans une version presque a capella seulement avec quelques très discrètes notes de piano.
Puis, la chanteuse originaire de Boston (USA) précise qu’elle a une longue histoire avec la France. Elle parle alors de son "hit record"
Love to tove you baby qu’elle entonne juste après.
La diva enchaîne avec
Bad girls sur des images de Las Vegas et de New York... et de motifs léopard pour une séquence chaude. Le titre est mixé au suivant :
Hot stuff, joué dans une version assez rock. Elle n’hésite pas à saisir son pied de micro et à taquiner son bassiste à la fin du titre.
Le concert se termine avec
Last dance. Sorti en 1978, ce titre est extrait de la BO du film "Thank God It's Friday". Il est illustré par des images de boules à facettes et par quelques rapides extraits du clip.
Un final simple où le nom de la star, emprunté à son ex-mari autrichien Helmut Sommer, s’affiche sur le socle de la scène. Elle reçoit plusieurs bouquets de fleurs et touche la main de quelques fans avant de repartir sous les applaudissements.
Nous avons passé une bonne soirée à l’écoute de cette icône du disco qui a composé de nombreux tubes avec ses producteurs européens. A l’âge de 61 ans, elle a conservé intacte sa voix (gospel) de velour qui a si bien été déposée sur les hits planétaires qui font encore danser plusieurs générations.
Pour cette unique date, qui affichait complet, Donna Summer a ravit son public présent à la Porte Maillot. Pour que ce soit parfait, il manquait juste le titre précisé plus haut et le morceau "This time I know it's for real", que lui avait concocté les anglais Stock Aiken & Waterman (Kylie Minogue, Jason Donovan...) à la fin des années 80.
Elle n’a pas chanté non plus son titre "Fame (The game)". Précisons cependant, pour tous ceux qui aiment les remix, que ce troisième extrait de son album Crayons a fait l’objet d’un magnifique remix par Ralphi Rosario. Bonne écoute !
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